Speaker : les voix du sport

Speaker la voix des sports

Speakers : la voix des sports en action

Ils font partis de ces gens sans lesquels le sport n’aurait pas le même intérêt. Ils vous font vivre l’événement comme personne. Ils vous transmettent la passion. Les émotions. La tension. Les frissons. Le speaker est en voie de disparition. Afin de vous faire découvrir les coulisses du sport, La Gazette des Sports est allée en rencontrer quatre d’entre eux. Reportage.

Eric Davaine est une des références parmi les speakers français

Eric Davaine. 52 ans :

Chapeau de cow-boy vissé sur la tête. Micro accroché derrière l’oreille. Eric Davaine est connu, dans le monde du cyclisme, pour son style caractéristique. Il se présente à vous :

« Eric Davaine, 52 ans. Né dans le Nord et habitant en Haute-Loire. Ma première « prise de micro » sur un événement sportif, c’était en 1989, lors de la remise des prix d’un rallye VTT : la Trans-Adour à Orist (40). Christian Lasègue, le speaker qui avait commenté toute la partie sportive, m’a invité à prendre le micro. Comme j’étais compétiteur, et organisateur de cette épreuve, je connaissais très bien les coureurs concernés mais aussi les partenaires. C’était une bonne combinaison pour mettre en valeur ce moment important dans une épreuve. Ensuite, j’ai progressé en animant d’un bout à l’autre les épreuves que j’organisais, puis j’ai été sollicité par d’autres organisateurs en Aquitaine.
Parallèlement, je commentais aussi quelques épreuves sur route, sur piste et même du triathlon. Par la suite, j’ai élargi mon terrain d’action au comité Midi-Pyrénées, au niveau national et international à partir de 1994.

Eric Davaine est un speaker réputé

Je suis arrivé dans le monde du cyclisme de moi-même. Sans aucune influence familiale. Dès mon plus jeune âge (6-8 ans) on se faisait des défis cyclistes avec les copains-copines de ma résidence. Il y a eu quelques belles gamelles d’ailleurs… Puis avec l’âge, j’ai commencé à faire des randonnées autour de chez moi. Seul, j’allais de plus en plus loin dans la région de Grenoble, là où j’habitais à l’époque. Les copains ne voulaient plus me suivre. Ma première licence, je l’ai prise à l’AS Grenoble avant de rejoindre le Stade Montois, où j’ai pratiqué la piste, le cyclo-cross et la route pendant une dizaine d’années. Ensuite, j’ai bifurqué sur le triathlon et le VTT.

La passion de speaker, c’est venu petit-à-petit. Au fil du temps. Il est clair qu’il n’y a pas eu un jour où je me suis dit : « Tiens je vais faire speaker ! » J’ai toujours aimé partager, et vivre pleinement mes passions. D’abord en tant qu’éducateur sportif, je suis BEES 2e cyclisme. Ensuite, en tant que commerçant et enfin comme commentateur.  Au rang des meilleurs souvenirs, je retiens les championnats d’Europe de Métabief, en 1994, avec le passage de Nicolas Vouilloz au Pain de Sucre. Il y aussi les duos avec Rémy Pigois ou les commentaires sur la moto-info lors des Coupes de France. La complicité avec José Antonio Hermida, lors de la coupe du monde d’Houffalize, en 2011, m’a marquée. Commenter l’arrivée du Paris-Roubaix Challenge 2011 dans le mythique vélodrome de Roubaix reste un superbe souvenir. Enfin, il y a certains moments de ces 19 Roc d’Azur que j’ai pu commenter. Et encore bien d’autres que je pourrai évoquer au coin du feu, lors des longues soirées d’hiver…

Eric Davaine, un speaker toujours au contact des coureurs

Si je devais résumer le travail de speaker en un mot, je dirais la passion. En une phrase, je dirais que l’activité de speaker consiste à mettre en valeur l’événement sur lequel je me trouve et tous ces acteurs. Je ne peux pas dire que j’ai réellement un « rêve » de speaker, au sens strict du terme. Mais il est vrai que j’aimerai accompagner certaines épreuves comme la Transvésubienne, le Trail des Templiers, quelques cyclo-cross ou courses sur piste mais aussi des marathons ou des festivals de cirque. La liste pourrait être très longue. Il n’y aurait pas assez de jours dans l’année pour pouvoir tout commenter ! Bien sûr, l’essentiel sera de continuer à « speaker » les événements qui me font régulièrement confiance et où je prends un réel plaisir. Mon objectif en tant que commentateur, ou présentateur, est de continuer à me diversifier et de garder cette flamme qui m’anime sans tomber dans une quelconque routine.

Récemment, j’étais à la présentation de quatre séances de cirque avec tigres, éléphants, clowns, acrobates et trapézistes ! Maintenant, jusqu’à mi-décembre, j’enchaînerai avec d’autres spectacles à présenter. S’en suivra une longue animation commerciale  à Albi, pour les fêtes de Noël et du jour de l’An. Après un peu de repos, je me rendrai à la TransJurassienne puis la saison de VTT reprendra ses droits… Merci à « La Gazette des Sports » de mettre en lumière les speakers. Normalement, notre rôle est de parler des autres et non de nous-même. C’est bien que de temps en temps, on nous fasse parler de nos motivations. »

Nicolas Reverte speaker dans le Languedoc-Roussillon

Nicolas Reverte – 18 ans

« Faire d’une passion une vie ! »

« Je me présente : Nicolas Reverte. 18 ans. Actuellement, j’habite sur Ajaccio. Juste pour cette année. Ma première course en tant que speaker, c’était le 17 février 2013 sur le Tour de l’Hortus (34). Lors de cette épreuve, j’ai eu l’occasion de rencontrer le tout nouveau champion du monde de triathlon : Bertrand Billard.

Je suis arrivé dans le monde du cyclisme grâce à mon père. Je n’avais que 7 ans. Le plus important pour moi, c’était de parler avec les coureurs. Puis j’ai arrêté la compétition en Junior 2. Je me suis immédiatement reconverti en speaker. La communication m’a toujours plu. Parler, c’est mon point fort. Ecouter les coureurs, faire vivre la course aux spectateurs, être toujours informé… C’est ça qui me plait !

Nicolas Speaker, speaker en devenir

J’ai vraiment de très bons souvenirs. Le cyclisme est une famille. Si je suis speaker, c’est pour tout le monde. Du premier au dernier. Quel que soit le niveau. Le but du vélo, c’est de se faire plaisir. Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est le contact avec les gens. Je me souviens d’une famille qui était venu me voir pour me remercier de donner de la joie pendant la course. Un autre souvenir mémorable, lors du Trophée de France des Jeunes Vététistes (TFJV) à Mende. Clara Sanson pleurait en chantant une chanson d’anniversaire à son oncle. C’était magnifique. Une vététiste incroyable avec beaucoup de talent. Toujours lors de ce TFJV, lorsque Mattéo Iniguez (Languedoc-Roussillon) a remporté la descente. Que du bonheur de lui tendre mon micro après sa victoire.

Mon rêve c’est d’être un speaker qui ne se prend pas la tête. J’ai eu beaucoup de critiques de dirigeants ou speakers. Ils m’ont mis des bâtons dans les roues mais j’ai su montrer mes qualités. Les plus belles courses françaises m’attirent. Le Tour de France, évidemment. Mais avant tout des courses nationales. Je suis passé de débutant à amateur, et bientôt professionnel. Je ne suis speaker que depuis 10 mois et j’ai évolué du niveau départemental au niveau national.

Il y a un speaker qui m’a beaucoup appris. Il m’a accordé sa confiance lors du TFJV de Mende. Il a énormément de talent. Eric Davaine fût speaker des championnats du monde de Trial notamment. Pour moi, c’est une référence au niveau international. Animer à ses côtés, c’est comme être avec Daniel Mangeas sur une course de route.

Il y a beaucoup de monde que je souhaiterai remercier. En premier lieu « La Gazette des Sports » pour cet article. Mais aussi les personnes qui ont cru en moi. La famille Cazale, de Lunel, Sébastien Jorry, Benoit Vissac, Thibault Pajot… »

Rémi Fillon & Daniel Manges, deux speakersRémi Fillon – 24 ans

« Rémi Fillon. 24 ans depuis peu. J’habite à Athée sur Cher. Je suis apprenti comptable et actuellement en BTS. Ma première course en tant que speaker, c’était le 28 mai 2011 sur le Tour du Val de l’Indre. Mon père, un passionné de vélo, m’a fait découvrir ce monde. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est vraiment grâce à lui. J’ai toujours été plus attiré par l’organisation des courses, que d’être moi-même coureur. En 2012, j’ai pris ma toute première licence. J’ai ensuite passé les examens d’arbitre régional puis national. Désormais, me voilà speaker fédéral.

Rémi Fillon est un speaker en devenir

Mon meilleur souvenir restera la Roue Tourangelle de cette année. Ma toute première course professionnelle. Je l’ai animée depuis la voiture ouvreuse. Voir le monde, tout au long du parcours. 194 kilomètres ! J’en ai encore des frissons. Je prends du plaisir sur toutes les épreuves que j’anime. Mon rêve, ce serait d’être au micro sur le Tour de France, la plus grande course au monde.

Parmi tous les speakers que j’ai pu rencontrer, je retiens celui qui est la voix du tour : Daniel Mangeas. Un homme simple et abordable. J’ai toujours plaisir à échanger avec lui sur notre sport. Mes prochains rendez-vous seront les différentes courses du Guidon du Crochu (37) mais aussi la Roue Tourangelle et la deuxième manche de l’Interrégion Cadet Nord-Ouest. Et pourquoi pas de plus belles épreuves encore ? A voir. »

Damien Martin, speaker breton

Damien Martin – 22 ans

« Le sport c’est une machine à rêves »

A ses débuts, il était un jeunot. Tout juste majeur. Ce breton arpentait les courses d’Ille-et-Vilaine et faisait connaître sa voix parmi le paysage cycliste. En Bretagne, cyclisme est religion. Le speaker est une star. Damien Martin fait sa place au milieu des grands. Portrait.

« J’ai 22 ans et j’habite dans la belle ville de Rennes (35). J’ai débuté mon histoire au micro le 31 juillet 2007. Une date qui me porte plutôt chance depuis. C’était dans un petit village du département, Domagné. J’ai déjà l’impression d’être vieux quand j’évoque 2007…

Je suis tombé dans la marmite du cyclisme tout petit. Une affaire de famille. J’ai donc pratiqué entre 2005 et 2007. Ma carrière de cycliste n’est pas très riche et fût courte. Je n’étais pas très courageux et pas motivé à rouler par mauvais temps. Je n’étais sans doute pas fait pour être un champion. La transition avec le micro s’est faite assez facilement en fait… J’ai toujours été passionné par l’art du commentaire. Je parlais tout seul devant ma télé lorsque j’étais petit. Mon amour du sport et de la compétition a fait le reste.

Damien Martin speaker réputé en Bretagne

Cette passion du commentaire et du journalisme sportif,  c’est au début des années 2000 qu’elle m’a envahie. Je commençais vraiment à suivre les événements sportifs à la TV. Je suis devenu fou de sport. Pour moi, il est vecteur d’émotions. Les épopées tricolores en foot, la folie des grandeurs du Tour de France, les exploits olympiques… Et pour relayer tout cela, des commentateurs qui m’ont guidé dans mon choix. Le sport c’est une machine à rêves.

Quand j’ai commencé mon activité de speaker, oui, j’appréhendais un peu. Je suis plutôt timide et réservé. Je crois que l’excitation et l’envie ont pris le dessus. Au fond de moi, j’étais convaincu que je pouvais attirer l’attention du public en évoquant mes connaissances sur l’aspect sportif. Par la suite, j’ai connu le stress avant de prendre le micro. Dès que je prononçais les premières paroles, ce stress s’envolait.

J’ai de bons souvenirs pour tous les organisateurs avec qui j’ai collaboré mais quelques faits se démarquent. Mes quatre championnats de France, avec la Marseillaise. Ma découverte des professionnels sur les Coupe de France en Ille-et-Vilaine. Quelneuc et son pays de cyclo-cross. Les classiques bretonnes telles que Fougères, Le Pertre, la Bobet, le Mené, la Mi-Août ou la Route Bretonne. Mais je retiens surtout les instants où j’ai pu travailler devant mes proches. Le contact et le partage avec les coureurs, les spectateurs et les organisateurs. On est toujours en interaction. Humainement, c’est une activité très riche.

Je n’oublie pas mes premiers amours et les commentateurs qui m’ont amené vers cette passion. J’aime particulièrement la façon de retranscrire les performances sportives à la radio ! Le concours remporté sur France TV en 2010, qui m’a permis d’être invité à l’antenne lors des championnats d’Europe d’athlétisme, m’a aussi donné beaucoup d’envie. Si possible, j’aimerais beaucoup découvrir ces différents horizons plus tard.

damien martin

Speaker, c’est une job passionnel avant tout, y compris pour Daniel Mangeas qui est la légende dans le milieu du commentaire cycliste. J’aspire simplement à faire évoluer mon standing dans ce domaine, à avoir la chance d’apporter ma pierre à l’édifice sur des organisations de plus en plus huppées. Cela restera toujours ma passion.

L’hiver est moins chargé et permet de recharger les batteries sur le plan mental, de profiter avec d’autres activités. C’est parfois difficile de ne pas avoir ses week-ends libres. La saison route débutera en février par les premières classiques bretonnes où la ferveur populaire est impressionnante… De véritables mythes où le vélo arrive en terre conquise ! C’est idéal pour lancer une saison avec une passion débordante. »

La suite ? Demain, 20h !

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